A peine descendus du volcan Acatenango, que nous voici déjà dans un shuttle pour le lac Atitlán. On a finalement opté pour ce mode de transport car en négociant bien les prix, on se rapproche de celui des transports des locaux et c’est tout de même beaucoup plus pratique de pouvoir aller directement d’un lieu touristique à un autre. Un bon repas économique au Rincón Típico histoire de bien dormir dans le bus et nous voici à 14h sur les routes sinueuses, direction San Pedro. Il y a des bouchons, notre chauffeur fait ce qu’il peut mais nous arriverons à 19h, soit 2h après l’heure prévue… On file manger un bout en ville puis on rejoint notre hôtel, Playa Linda. Il est un peu excentré, mais il est très bon marché et on espère être au calme.
Le lendemain matin, on découvre avec plaisir le petit jardin tout en prenant notre déjeuner. L’endroit nous plaît bien, on décide de prolonger notre séjour de 4 nuits, et le propriétaire nous propose une chambre avec salle de bain privée pour 150 quetzals par nuit… On se laisse tenter et on découvre notre nouvelle chambre, plus spacieuse et agréable. Pendant ce temps, on reçoit des nouvelles de Jéromine et Jordan qui sont dans le coin et nous proposent de passer la journée ensemble à Santiago de Atitlán. En marchant jusqu’à l’embarcadère, on découvre le lac, réputé pour être un des plus beaux du monde. Il est entouré de volcans, et composé lui même de 2 volcans qui se sont effondrés sur eux même il y a des millénaires, puis l’eau à pris possession des lieux. Les berges sont escarpées, ce qui fait qu’il est plus simple (et plus agréable) de se déplacer en bateau entre les villages.
Arrivés à Santiago, un guide nous propose tout de suite ses services. On préfère se débrouiller par nous même et flâner dans les rues, c’est bien plus agréable! Bien que parsemé de boutiques de souvenirs, ce village (le plus peuplé du lac) a un côté plus local que les autres. Un petit marché est installé dans la rue qui monte vers l’église, et on déambule entre les tuk-tuk, les vendeurs de fruits inconnus, les poules…
L’église, justement, vaut le coup d’œil. Les villages autour du lac sont encore ancrés dans la culture maya : la religion et les cultes sont propres à chaque village. D’un village à l’autre, ils parlent même des langues différentes ! Il en découle un joyeux mélange entre le christianisme et les croyances mayas. Ici, ils vénèrent les saints, et on peut les voir à l’intérieur de l’église bordant les murs, habillés de couleurs différentes, chacune d’entre elle ayant une signification. De grandes tentures pendent au plafond, ça n’a rien à voir avec les églises européennes !
Mais la star ici, c’est le Maximon. C’est le dieu maya du village: coiffé d’un chapeau, toujours un cigare allumé à la bouche dans son masque en bois et habillé d’habits traditionnels (et de cravates), on vient le voir pour faire toutes sortes de vœux. Hébergé dans une maison privée, il change de place tous les ans le 28 octobre. Pour le trouver, impossible de se débrouiller sans guide. Et ils le savent: l’un d’entre eux vient nous proposer ses services dans l’église pour 250 quetzals par personne. Vincent éclate de rire au vu du prix exorbitant, et Jéromine lui propose 30 quetzals pour les 4. C’est ça, sinon rien. Il finit par accepter : nous venons donc de passer de 1000 à 30 quetzals. L’art de la négociation selon Jéromine !
Arrivés devant la maison du Maximon (effectivement, on n’aurait pas pu la trouver par nous mêmes) 4 guatemaltais gardent les lieux et le guide nous explique que c’est 2 quetzals pour entrer, 10 quetzals pour prendre 3 photos. On n’aime pas vraiment payer pour les photos alors on gardera des souvenirs avec nos yeux ! Par chance, nos copains Jack et Emma ont pris quelques jours plus tard une photo avec des personnes en train de prier et nous l’ont transmise, tous les droits leurs reviennent. On y voit donc le Maximon, et des saints autour de la pièce, un peu comme dans l’église. Pas de chance, personne ne vient s’y recueillir à ce moment là, mais la scène est tout de même saisissante!
Sortis de là, c’est le moment de dire au revoir à notre guide. Un petit selfie tous ensemble, puis on se met en route pour le mirador sur le lac. C’est reparti pour une petite séance photo, ça nous fera de bons souvenirs ! Le temps se couvre, on se presse pour aller manger dans un comedor typique, et 2 minutes plus tard, c’est le déluge ! La rue se transforme en rivière, tout le monde se cherche un abri, on se dit qu’on va prolonger dans ce petit resto avec un chocolat chaud (eh oui, ça caille en plus de ça). Le temps finit par se calmer, on met notre nez dehors et on se motive tous pour une session « achat de souvenirs », à la recherche de la plus belle couverture multicolore. De magasins en magasins, on regarde tout et on negocie pour tirer le meilleur prix avant faire notre choix final. On arrive tous à atteindre les 140 quetzals en bataillant fort, mais ça nous semble honnête.
17h, c’est déjà l’heure du dernier bateau pour rejoindre San Pedro ! A l’arrivée, on se motive pour aller boire une bière dans un pub nommé El Alegre. La veille, c’était l’anniversaire de Jéromine, 30 ans ça se fête ! Jack, Emma et leurs amis se joignent aussi à nous. Quand le patron apprend que c’était l’anniversaire de Jéromine, il paye sa tournée de bières et de tequila. On peut dire qu’il a le sens de l’accueil ! On passera donc une super soirée.
Le lendemain, départ à 7h30 pour Chichicastenango, le marché le plus connu du Guatemala. Chaque jeudi et dimanche, les guatemaltais et touristes se pressent pour faire toutes sortes d’emplettes et goûter à l’effervescence des lieux. Dans le shuttle, on rencontre Linda, une allemande en workaway pour 4 semaines au lac Atitlán.
Dès notre arrivée, on croise notre petite famille de québécois rencontrés quelques jours plus tôt au volcan Pacaya. Bien contents de se retrouver, on commence le marché tous ensemble. Les rues sont transformées en étals, on y trouve de tout : des souvenirs, de la nourriture, des vêtements traditionnels… Chacun cherche ses petits trésors, négocie. On s’enfonce un peu plus dans le marché et on entre dans la partie couverte, la où l’on retrouve les stands de nourriture et surtout les vêtements traditionnels. Tout est splendide, très coloré, richement brodé. Certaines pièces sont même en phase de création, et on croise plusieurs stands qui vendent des fils de soie. Car au Guatemala, la grande majorité des femmes (et filles) portent encore les tenues traditionnelles. On en prend plein les yeux, mêmes les petits loulous trouvent ça super beau.
On rentre ensuite dans l’église, qui vaut le coup d’œil. Une fois de plus, on y retrouve beaucoup de saints, et quelques cérémonies sont en cours. Des bougies de couleurs différentes sont allumées sur le sol, des personnes prient en avançant sur les genoux… On repart dans le marché et j’abandonne un peu tout le monde : j’aurais bien aimé trouver mes trésors avant l’arrivée de la pluie. Vincent part manger dans le marché avec Linda, et là c’est le déluge. Impossible de naviguer même dans le marché couvert, je me retrouve « coincée » dans le coin des vêtements traditionnels, avec 10cm d’eau qui devallent dans les allées. Dès que ça se calme un peu, je repars à la chasse et me trouve une chouette ceinture en cuir. Puis, je recroise la petite famille de Valérie et Jonathan qui se dirigeaient vers le cimetière : ça tombe bien, je comptais y aller aussi ! Albert reprend notre longue discussion de la dernière fois à Pacaya, et nous partons au cimetière main dans la main (surtout, ne dites rien à Vincent). A l’arrivée, on découvre le cimetière ultra coloré qui surplombe la ville. On navigue entre les allées, on voit des rituels sous des espèces de toits avec des épines de pins brûlées, toujours ces bougies multicolores… L’ambiance est étrange, mais pas maussade. Il se dégage même de la gaieté de ces tombes aux couleurs flamboyantes !
Le temps passe super vite, c’est déjà l’heure de retourner au shuttle. La pluie ayant calmé les ardeurs des acheteurs, les vendeurs ne nous lâchent pas la grappe dans la rue ! Un vendeur est même venu nous chercher dans le cimetière pour vendre aux canadiens un hamac qu’ils avaient du mal à négocier !
On se fait les derniers au revoirs, et nous voici de retour au lac. En passant par San Juan, on décide de s’arrêter pour visiter le village d’artisans avec Linda. On y voit plusieurs peintures murales représentant des scènes de vie Mayas, des boutiques d’artisanat tenues par des associations de femmes de la région, on assiste à la confection de tissus traditionnels, c’est petit mais c’est très mignon. Linda part boire un café pendant que nous tentons notre chance à El Artesano, un restaurant réputé de vins et fromages locaux affinés. Pas de bol, c’est fermé l’après midi, on retentera notre chance demain et on rentre en tuk-tuk à San Pedro, où on retrouve Jéromine et Jordan dans le bar de la veille, pour un dernier verre avant leur départ.
On est vraiment cuits, alors on prendra notre temps le lendemain matin, entre préparation de l’arrivée de la Reine mère et les lessives, on se met en marche vers midi pour retourner à San Juan. El Artesano nous a annoncé au téléphone qu’ils sont complets ce midi, mais on décide d’y aller quand même et de faire nos têtes de peuchère pour les attendrir.
On passe par le cœur de San Pedro, beaucoup plus couleur locale avec son petit marché de rue et son église. Arrivés à San Juan, je jette mon dévolu sur une petite boutique d’artisans du cuir, qui proposent de superbes sacs, on a même la chance de voir l’atelier. Mais on a faim (pour changer), alors on se dépêche d’aller prier au restaurant pour qu’ils nous trouvent une petite place. Malheureusement, c’est peine perdue, ils nous renvoient au restaurant italien d’en face, qui à manifestement l’habitude de récupérer les clients déçus. On s’y offre une planche de fromage, puis une de charcuterie et du vin. On tchatchera bien 2h avec le patron, italien bien sûr ! On retournera ensuite à l’hôtel pour un peu de repos, on a de plus en plus de mal à récupérer notre retard de sommeil. Le soir, je retrouve Linda au Sublime, bar animé de la ville, pendant que Vincent continue de se reposer.
Pour notre dernier jour, c’est décidé on ne fait RIEN. On ira quand même se faire un petit repas avec vue sur le lac au Sababa, la bonne surprise de la ville avec ses pâtes aux tomates séchées pas chères et super bonnes. On profite de la vue sur le lac et des derniers moments de calme pour gérer la suite du voyage et un peu de boulot pour Vincent. Ce soir là, on testera de la Street food, Vincent ne résistera d’ailleurs pas au doux bruit du « clip clap clip clap » des madame tortillas.
Le lendemain, c’est réveil à 3h pour prendre notre shuttle pour Antigua, puis pour l’aéroport de Guatemala city. Pendant le break entre les 2 bus, on profite d’un dernier petit-dèj au Viejo Café, puis on retrouve nos copains Emma et Jack à l’aéroport, avec qui nous passerons les 3 prochaines heures avant d’embarquer direction Mexico city pour retrouver ma petite maman !
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À force d’acheter des souvenirs, ton sac doit peser deux tonnes ! 😉
Faire des têtes de peuchère en attendant la reine mère et tout ça à l’autre bout du monde j’ai beaucoup de respect pour vous bravo et bisous bande d’aventuriers
Visiblement j’avais raté votre dernier épisode avant vos « vacances » et c’est toujours aussi intense !