Debout de bonne heure ce matin pour prendre notre mini-bus, direction Rio Dulce, porte d’entrée du village de Livingston, situé en bord de mer, au bout du fleuve. Il n’est accessible qu’en bateau et sa culture mixée entre Mayas et Garifunas en fait sa particularité. D’après les dires, le voyage en bateau lui-même suffit à justifier l’étape par ici. Allons vérifier ça par nous même…
Arrivés à Rio Dulce, les premières impressions de l’intérieur du bus ne sont pas très convaincantes. Débarqués loin du centre-ville par le shuttle, dans un endroit où il semble n’y avoir qu’un seul bateau et une seule agence, autrement dit pas moyen de négocier le prix de 125 quetzals ni de trouver une autre option. Et ça, ça nous énerve. Alors on met nos sacs à dos et on part explorer le coin pour voir s’il y a moyen de se sortir de ce traquenard « bateau + resto au prix couillon ». On tente notre chance dans une marina, mais on nous propose le même tarif, raté pour ce coup là. En poussant un peu plus loin, on trouve enfin un bateau pour 100 quetzals ! Pour couronner le tout, un resto de locaux juste à côté propose un repas complet pour 25 quetzals. Le rêve ! On y rencontrera Paco, le nouveau copain de Vincent, un perroquet.
14h30, en route! On nous avait promis un tour « touristique », mais en voyant la tête des locaux dans la barque, on doute vraiment qu’ils nous fasse des petits arrêts pour admirer le paysage. Effectivement, on file à toute allure sur le Rio. La vue est quand même superbe, on croise des pêcheurs dans des petites barques, la jungle et la mangrove ont pris possession des berges, et quelques palapas entrecoupent le paysage. On observe des oiseaux par dizaines, pélicans, hérons… Comme annoncé, nous ferons bien un arrêt à Agua Caliente, où se trouvent des résurgences d’eau bouillante accompagnées d’une petite odeur de souffre, mais moins de 10 minutes plus tard, on se remet en route pour atteindre notre destination finale, Lívingston.
Dès notre arrivée, nos têtes de gringos ne passent pas inaperçues et 3 personnes nous sautent dessus pour nous proposer de nous accompagner aux différents hôtels de la ville. On décline poliment, mais l’un d’entre eux du mal à nous lâcher la grappe. On arrive finalement à le semer et on se dirige vers l’hôtel qu’on avait repéré, la Casa Rosada. Première bonne impression, l’espace commun est sympa, un petit ponton sur la mer offre des hamacs pour se détendre et la vue est belle. Il ne reste plus qu’un immense lit double dans le dortoir mais un peu isolé: on prend ! On passera la fin de soirée à prendre notre temps, rencontrer des gens, assister à un lever de lune incroyable et manger une soupe typiquement Garifunas, la Tapado, qui s’apparente à une bouillabaisse coco.
Le lendemain matin, on met le réveil aux aurores pour assister au lever de soleil en direct du ponton. La lumière est magnifique, le soleil pointe le bout de son nez à l’horizon. Après avoir contemplé ce spectacle, on file se recoucher, il était bien trop tôt pour commencer la journée. On profite des espaces communs pour la matinée, puis on se motive pour aller à la cascade des 7 Altares. En chemin, on rencontre un Garifunas qui nous tchatche, et nous raconte comment il a rencontré Jacques Chirac et Bernadette, puis qu’il s’est fait inviter en France par le président, et enfin qu’on parle de lui dans le Lonely planet. Toute cette histoire m’a bien fait rire, et il s’arme de tout son sérieux pour nous convaincre. Il nous propose ensuite de nous faire découvrir le village Garifunas. D’après lui les touristes ne vont jamais plus loin que la rue principale, tenue par les Mayas, ce qui crée de grosses différences de niveau de vie et des discriminations entre les deux ethnies. On veut bien le croire, c’est vrai qu’on ne voit pas vraiment de Garifunas dans les restaurants et magasins… Alors on le suit. Je ne suis pas fan de ce genre de plan, on se doute bien qu’il nous demandera quelque chose à la fin, mais pourquoi pas finalement comprendre un peu mieux ce village. Effectivement, les maisons ne sont plus les mêmes de l’autre côté. On passe dans le village, plutôt pauvre, mais tout le monde nous salue avec le sourire. Il nous montre le drapeau garifuna que l’on verra un peu partout, jaune marron et noir.
Pour la petite histoire, la population garifuna est issue du métissage entre les esclaves africains du 18ème siècle échappés dans les îles des caraïbes et la population autochtone, principalement à Saint Vincent et Domingue. Ces îles étant passées sous le contrôle des britanniques, ils se rebellent puis sont vaincus. Ils se feront donc expulser et reloger dans les îles au large du Belize et dans cette portion du Guatemala, où ils fondèrent le village de Livingston.
A la fin de notre tour du village, il nous indiquera le chemin à prendre jusqu’aux cascades et nous demandera une aide pour leur plan de repas collectif. Je doute qu’il le redistribue de la sorte, mais on lui donne 20 quetzals et ça lui refera sa matinée. On saute dans un tuk tuk pour se rapprocher des cascades, comme on nous a expliqué à l’hôtel. Au bout de la route s’en suivent 40 minutes de marche au bord de la plage, malheureusement sale, pour arriver jusqu’aux 7 Altares. Mais il ne fait pas trop chaud, on croise quelques personnes et on prend plaisir à se balader.
A l’arrivée, c’est 20 quetzals l’entrée par personne. L’endroit est rafraîchissant, on peut se promener de cascade en cascade pour remonter à un bassin, où on prendra un bain des plus agréable. On y passera presque 2h, à barboter et profiter de la jungle environnante.
Sur le retour, un bar en bord de plage nous tend les bras avec ses petites chaises plantées dans le sable, face à la mer. On s’y installe, on papote de tout et de rien et on se dit que la vie, c’est cool quand même (on se le dit souvent en voyage) !
De retour en ville, sur les recommandations de l’hôtel, on va au restaurant « 3 Garifunas ». Ce n’est pas très cher, mais on sera un peu déçus par le plat qui finalement n’a rien d’exceptionnel.
Le lendemain, c’est parti pour le long voyage retour: il faut reprendre le bateau jusqu’à Rio Dulce, puis embarquer pour 7h de mini-bus direction Antigua. Le bateau est plein cette fois ci, que des touristes. Peut être va-t-on enfin avoir droit à notre tour avec vues ? Un petit ralentissement vers les nénuphars puis vers l’île aux oiseaux, c’est déjà mieux ! Il fait beau cette fois ci, et le voyage nous semble encore différent. Une fois sur la terre ferme, on papote avec Eugénie et Amélie, 2 françaises rencontrées à l’hôtel, que je recroiserai peut-être au Mexique, mais bien vite le shuttle est là, et c’est parti pour Antigua ! Coup de chance, il est presque vide donc on prend nos aises, et on y rencontre 2 autres françaises. Décidément… Ca faisait longtemps qu’on avait pas parlé français, aujourd’hui on est servis !
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Encore une étape enrichissante!…😊
Et pour moi, toujours le même plaisir à vous lire. Je lis votre blog comme un roman d’aventure…
Bonne continuation et gros bisous.😘
Comme tu le dis si bien, c’est cool la vie en voyage ! Et de notre petit coin si loin, c’est surtout rafraîchissant, exotique et ça ouvre les chakras !
J’ai une question, c’est quoi des palapas ? Je pense qu’il va falloir que tu crées un petit lexique 🙂
Allez, vivement la suite !!!!