🇨🇷 J18 & 19 : Tortuguero

Nous voilà donc partis direction Moin, lieu d’embarcadère pour notre transport vers Tortuguero. Parc national situé entre des mangroves et canaux, il n’est accessible que par avion ou par bateau. On choisit l’option bateau qui prend 3h à partir de Moin, apparemment la plus sympa pour profiter du paysage et de la faune sur le chemin.

Arrivés à l’embarcadère, le pilote nous annonce qu’il doit faire l’essence. Comprenez : aller à la station en voiture avec un jerrican. Après 25 min d’attente on décolle enfin et on ne sera pas déçus : le petit bateau ne transportera que 2 autres filles hollandaises avec nous et Benjamin, le capitaine. Il ne parle pas anglais mais il va vraiment prendre le temps de faire des stops et nous montrer les animaux qui jalonnent le chemin de plus près, un vrai régal ! Nous pensions faire un simple transport, on a été gâtés. Au programme : paresseux, caïmans, bébés crocodiles, hérons, spatules roses, singes hurleurs et capucins.

Gâtés aussi par le temps, car c’est la région où il pleut le plus du Costa Rica et on n’aura pas une goutte.

En plein milieu du trajet, on échange de capitaine avec un bateau venant du sens opposé, le nouveau est tout aussi sympa.

Petit stop vers Parismina, un village sur le chemin, pour restaurer le conducteur et c’est reparti. Cette fois-ci, il mettra les gaz jusqu’au parc.

On est attendus lors de notre arrivée dans le village pour nous amener à notre hôtel, grand luxe ! Il faut dire qu’il n’est pas très loin du (mini) port, 2 min à pied suffisent.
On est accueillis par Sarah, une hôte charmante qui nous parlera en parfait anglais et qui nous conseillera sur des sorties avec guide, indispensables dans le village. Il se trouve que son frère, David, tient une agence (Costa Rica Roots Tours) et propose balade en canoë de 3h le matin, randonnée guidée sur le sentier mais aussi night walk. Histoire de nous mettre en confiance, elle nous conseille de regarder sur TripAdvisor si toutefois nous hésitons. Effectivement il est numéro 1 avec les mêmes tarifs que la concurrence, on ne va pas se poser beaucoup de questions et on opte pour la balade sur les canaux en canoë le lendemain matin et le night walk, dans l’espoir d’y voir enfin notre grenouille aux yeux rouges, un des symboles du Costa Rica.

En attendant on a faim, on fait confiance une fois de plus à notre Lonely Planet et on file au « Sunrise Café », petit resto caraïbéen. On ne sera pas déçus, poulet et riz façon caraïbes au lait de coco et jus de mangue frais, pour pas très cher, avec une serveuse adorable en bonus.

Comme on a l’après-midi de libre puisqu’on explore le parc le lendemain, on ira faire un tour dans le village histoire de voir. Ça ne nous prendra pas bien longtemps, étant donné que tout s’articule autour de la rue centrale qui va du parc national à un beau restaurant lodge.

Je repère quelques boutiques pour acheter des souvenirs et on file à l’hôtel, Vincent va faire une petite sieste et moi les emplettes.

Au vu des prix, ça m’embête un peu d’acheter n’importe quoi, j’aimerais du local tant qu’à faire. Je demande donc un peu d’aide à notre hôte Sarah qui me conseille une petite boutique, où un rastaman s’affaire à confectionner accessoires en cuir et macramés. J’y trouverai mon bonheur et il me fera même mon bracelet sous les yeux.

Je décide d’aller faire un tour sur la plage, même si ça n’a pas l’air d’être la plus belle du coin elle mérite sûrement le coup d’oeil. Sauf que je tombe sur un couple de hollandais super sympa que j’avais croisé à la boutique, on commence à discuter et à partager nos expériences de voyage. La nuit tombe, je file prendre ma petite photo et je retourne à l’hôtel voir ou en est mon petit paresseux qui dort profondément. J’en profiterai pour mettre à jour le blog.

On a déjeuné tard et on se décide tard à se dégoter un petit resto sympa (21h). Sauf qu’en basse saison, les rares qui restent ouverts ferment tôt ! Le bec dans l’eau, on voit dans le village un chariot qui sent la brochette, entouré de ticos. Elle sert empanadas au boeuf et brochettes de porc à la sauvette, pour un prix dérisoire. Allez on essaye !

On s’installera sur une table dans la rue pour manger ce repas, quand un rasta vient nous aborder. Je l’avais vu dans le village l’après-midi accroupi en train de sculpter quelque chose, et effectivement il vient nous montrer une petite tortue faite dans une coque d’amande. Pas mal en plus ! Et il se met à en sculpter une toute petite devant nos yeux. On ne pourra pas résister à lui acheter évidemment, il est ravi et nous aussi.

Retour à l’hôtel et petit dodo, le réveil sonne à 5h15 pour rejoindre David a 5h45 devant l’hôtel.

Dans les starting-blocks, on file avec David pour récupérer pagaies, gilet de sauvetage et jumelles puis on part faire la queue pour acheter les tickets d’entrée au parc. Même en basse saison il y a foule, 6h est la meilleure heure de départ pour observer les animaux. On a beaucoup de chance, il fait beau. J’avoue que je n’y croyais pas trop et je m’étais préparée psychologiquement à la pluie donc je suis ravie.

La plupart des touristes sont en bateau à moteur, nous on pagaie et ce silence c’est le bonheur ! Ça permet de profiter des bruits de la nature. Et puis nous n’avons qu’un passager en plus sur le canoë, c’est quasiment une visite privée, quand on voit les autres bateaux bondés on mesure notre privilège. David est un très bon guide, il nous explique tout, sur les plantes, les fruits, leurs familles et similitudes, les animaux… 

Hérons, caïmans dont un bébé, Martin pêcheurs, basilic turquoise et vert splendide, oiseaux en tous genres… les débuts commencent bien et ça change de nos dernières expéditions ! D’un coup, ça s’agite dans un arbre. Les guides se parlent, David manoeuvre la barque en 4eme vitesse pour qu’on puisse profiter du show: un fourmilier en pleine ascension dans un arbre ! Cette petite boule de poils noire et blanche, discrète et plutôt rapide, nous fait craquer. Ça ne durera que quelques secondes mais on est super contents, on l’attendait vraiment. On continue notre chemin puis on voit des groupes de bateaux autour d’un arbre. On se rapproche et le spectacle est sans pareille: un paresseux en action avec son bébé ! Gros bébé d’ailleurs. Les deux se nourrissent, sont bien visibles et tranquillement dans leur arbre, ils nous laissent les observer en poursuivant leur activité. Il est assez rare de les voir en mouvement, on en prend plein les yeux.
On finit par être encerclés par les bateaux donc on s’extirpe des lieux et pour un coin plus reculé. Suite des surprises, David est ravi mais je vais l’être encore plus : une splendide chouette endormie. Le temps de l’admirer et elle se réveille, encore mieux !

On continue sur des caïmans, oiseaux, puis c’est déjà l’heure de rentrer.

On retrouvera David a 17h45 pour la balade nocturne et on est déjà contents de notre choix.

Direction le petit dej, fruits et pancakes, puis on s’élance sur le chemin du parc de Tortuguero. Il ne fait que 2,2 km de long et suit la plage avec quelques accès pour aller y jeter un coup d’oeil, on verra bien ce qu’on y trouve.

Ce qui est sur, c’est qu’on n’y trouvera pas de touristes ! Le sentier est plutôt monotone et parsemé de lézards et basilics en tous genres. Au début on s’arrête, on prend des photos, puis on va être vite pris par des discussions diverses et variées qui vont presque nous faire oublier la monotonie du chemin. On arrive au « tronc 60 », l’endroit où il faut théoriquement faire demi-tour même si le chemin continue. On en profite pour aller voir la plage, malheureusement souillée par les détritus ramenés par la mer. On fera un premier petit bilan de notre voyage, fort positif, puis on se remettra en route. On fait un petit crochet par la suite du chemin, mais qui n’a pas l’air d’être bien plus fun alors demi-tour et on file manger un casados caraïbéen. Vraiment bon, le riz au lait de coco est à tomber.

Puis une petite sieste s’impose avant notre night walk de ce soir, rdv 17h45 devant l’hôtel avec David. 

Il nous récupère et on file dans un jardin privé qui débouche sur une réserve. Exactement le même type de végétation à 2 pas du parc national, ce qui nous permet de pouvoir observer une faune similaire de nuit.

On commence dans le jardin par un serpent, une grenouille, même deux, on voit quelques insectes et David nous en apprend encore des tonnes.

Il est ensuite temps de s’élancer dans la réserve privée, à peine partis, surprise: une grenouille aux yeux rouges, un des symboles du Costa Rica. Je suis trop contente, Vincent aussi. On attendait vraiment de pouvoir en voir une et pour notre dernière visite c’est réussi. On la voit vraiment de près, on peut prendre de belles photos et surtout on en prend plein les yeux, quelles couleurs ! 7 en tout. Magnifique nature. David va même délicatement la prendre dans ses mains, on est émerveillés.

On continue notre périple et on voit un nouveau serpent, des grenouilles toutes plus petites et mignonnes que les autres… C’est vraiment une visite privative puisque nous ne sommes que tous les 3 et nous avons le parc pour nous seuls. Très agréable, ça permet de profiter des bruits de la nature de poser toutes les questions que l’on veut à notre guide.

Un des nombreux avantages à venir en basse saison, tout est moins cher, moins de touristes et on peut tout faire quasiment au dernier moment puisque rien n’est complet.

La fin du tour de 2h est déjà arrivée, il est temps pour nous de dire au revoir à David. On passe par l’hôtel et on essaye de se trouver un resto mais tous ceux « biens notés » sont fermés, le seul revers de la basse saison. On en trouvera un pas fou mais qui nous dépannera bien.

On file se coucher, le lendemain bateau à 10h pour retourner à Moin. On ne sait pas trop ce qu’on va faire de notre dernier jour et donc de notre hôtel le soir même, il faudra s’en occuper fissa au petit dej !

Lors de la visite matinale de la veille, David nous avait parlé d’une sortie en rafting à faire sur le Rio Pacuare pour notre dernier jour si nous étions encore indécis. On avait prévu d’aller voir le volcan Irazu puisque nous n’avions pas pu voir le volcan Poas (une semaine avant notre arrivée il est entré en irruption, il attendait ça depuis 64 ans le bougre, pas de bol pour nous). Mais sa proposition est alléchante et ses arguments irréfutables. Même Vincent, qui n’était pas très motivé au départ, a fini par être convaincu. Avec un spot de rafting classé numéro 5 au top mondial et une promesse de paysages magnifiques, difficile de résister.

On booke en 15min et tant qu’on a du Wi-Fi le seul hôtel que l’on trouve à proximité, la descente en rafting et on cours à l’embarcadère pour ne pas rater notre bateau pour Moin.

Déception lors de l’embarquement: ce n’est plus le petit bateau tout mignon de l’aller qui assurera le trajet mais un bateau taxi, pas énorme mais bien rempli. Plus de petit tour guidé, de pauses photos ou de guide sympa. On est avec les locaux et ça fonce jusqu’à Moin. Expérience en demi teinte donc, à 35€ le trajet retour par personne on espérait l’équivalent de l’aller… Ceci dit c’est la première vraie déception depuis ces 3 semaines, il fait super beau et la vue est top, on s’en remettra.

Arrivés à Moin, on retrouve notre super Jimny avec les bagages dedans, ce qui est plutôt une bonne nouvelle au Costa Rica. On va sur Puerto Limón pour se restaurer, pas très accueillant de prime abord mais on y trouvera grâce au Lonely une « cantine du dimanche » où les ticos viennent en famille, ça a surtout l’air d’être un des seuls endroit ouvert le dimanche. On y mangera bien et fraîchement cuisiné pour pas trop cher, comme à chaque fois qu’on évite les endroits à touristes.

Back on the road direction Siquirres pour notre hôtel situé près de la station de rafting, en bord de route. On est sceptiques, pas de notes ni de commentaires sur booking, Google, mais c’est le seul endroit qu’on a trouvé dans le coin. Et pour 44$ la nuit avec petit dej, c’est un peu un coup de poker sans avis d’internautes, même si on reste dans la fourchette de prix de nos hébergements tous le long du séjour.

Le suspense est à son comble…