🇨🇷 J12 à 14 : Corcovado – Trek de 21km avec guide

Dur à résumer. La veille à 18h, on rencontre notre guide, Keller, à notre hôtel de Puerto Jimenez (« La Chosa Del Manglar ») pour faire un point sur les affaires à emporter, répondre à nos questions et fixer l’heure du départ. Une fois les sacs-à-dos prêts, on dépose les valises chez « Surcos Tour » (l’agence qui nous a organisé le trek) pour ne rien laisser dans Jimny, qui va rester 3 jours sans surveillance. Restau en bord de mer puis on file au lit. Déjà minuit, la nuit va être courte.

Réveil à 4h du matin, on part de l’hôtel à 4h30 avec notre guide, 1h30 de route jusqu’à Carate, on commence à marcher à 6h. C’est tôt, parce que pendant le trek de 21km aller il y a des passages par la plage qu’il faut passer à marée basse ! Alors pas le temps de niaiser.

On passe les 4 premières heures sous une pluie battante, là c’est l’aventure, la vraie. On prend quand même le temps de trouver de magnifiques grenouilles multicolores empoisonnées, des chauve-souris endormies dans des jeunes feuilles de bananier encore enroulées (merci le guide, c’était magique), de glaner des explications sur la nature, les ficus… 

Le guide nous crée des passages à la machette le long de la plage car les arbres se sont effondrés avec la pluie, Vincent se prend une énorme vague qui le détrempe complètement (très drôle maintenant qu’on peut en rire), on a des rivières à traverser sans les chaussures, bref, c’est très intense. On est obligés de se dépêcher pour passer avant la marée montante, pas le temps de flâner ! La pluie stoppe vers 10h, on prend une bonne pause à 11h30 histoire de manger et surtout d’essorer nos habits et nos chaussettes !

Notre guide est super. Il connaît la réserve par coeur et fait tout ce qu’il peut pour nous faire oublier la pluie et le manque d’animaux qui en résulte. On voit quelques coatis, agoutis, aras, rapaces… Mais ça reste timide. Keller nous trouve un énorme coquillage sur la plage avec lequel il fabrique une corne de brume, Vincent essaye et on peut dire qu’il s’en sort très bien, on sent l’âme du musicien ! L’après-midi est plus soft, sans le stress de la marée montante.

On verra enfin un crocodile, un oiseau rose à spatule, et même un tapir endormi. On sent que Keller se donne du mal pour nous faire rêver !

On arrive enfin à la station, belle infrastructure avec dortoirs tous neufs, sanitaires nickels, salle de « restaurant », ça fait du bien de savoir qu’on va pouvoir se remettre confortablement de toutes ces émotions. On refera 1h30 de marche en fin d’après-midi puisque notre guide nous le propose si gentiment ! On aura des singes écureuils et des singes araignées (ça y est on a vu les 4 espèces du Costa Rica !), des ibis blancs, des aras rouges, des perroquets, des toucans… 

Puis on rentre, bonne douche, bon repas avec le guide avec qui on discute bien et on s’écroule à 20h dans nos lits superposés. Les 8h30 de sommeil passent toutes seules, malgré le dortoir ouvert sur la nature et les bruits des animaux, on ne bronche pas.

Debout pour une petite rando matinale, 4h30, avant l’aube (qui commence à 5h au Costa Rica) pour espérer voir un tapir avec notre guide. Frontale vissée, yeux encore fermés, « c’est parti mon kiki » comme dit Keller !

Finalement pas de tapir au programme (les 2 autres guides croisés en chemin auront aussi tout donné, mais sans succès) mais on aura quand même quelques crapauds, oiseaux en tout genre (spatule rose, toucan, aras…) et un superbe lézard qui change de couleur en fonction de son habitat, marron ou vert. On aura aussi droit au lever de soleil sur la plage, quel bonheur de ne pas voir de nuages !

On retourne à la station pour un bon petit dej version Costa Rica et on repartira à 8h30 pour notre Rando du matin. Et là c’est un florilège: cayman, chouette (<3), oiseaux trogons bleu et jaune, coatis, agoutis, basilique « jésus » (celui qui marche sur l’eau), singes hurleurs avec bébés, singes araignées, colibris et j’en oublie… Il faut dire qu’avec l’oeil aiguisé de Keller et l’aide de ses jumelles, c’est un vrai bonheur. Le soleil est toujours au rendez-vous, pas de sac sur le dos, on en profite à fond. 

Mais surtout, grand moment, le troupeau de pécaris ! Le guide nous en avait parlé la veille, si on les croise, on suit ses instructions. Ils peuvent se montrer agressifs quand ils ont des bébés, il suffit de courir se mettre dans un arbre pour les esquiver… Et là, évidemment, on croise un énorme groupe. Le guide essaye de nous le faire contourner, même lui les craint un peu, puis il nous fait monter sur un tronc couché en attendant leur arrivée. On n’aura pas tout le groupe mais les éclaireurs pointeront le bout de leur nez en claquant des dents, assez impressionnant. On sent que le guide est content, et nous aussi. 

La réserve est tellement difficile d’accès qu’on est très tranquilles, c’est le grand luxe. Et voir les animaux dans un environnement si sauvage, c’est juste magique. Les autres parcs sont bien préservés, bien entretenus mais aussi bien fréquentés, les animaux commencent à être habitués. Ici c’est la vraie nature et les quotas de visiteurs permettent de maintenir cette vie sauvage, ça n’a pas vraiment de prix.

On prend un bon repas à la station ce midi, nous ne sommes que 6, avec un autre couple et leur guide. Autrement dit, presque seuls pour cet espace aussi vaste (le dortoir peut accueillir 35 personnes en basse saison, 70 en haute). Petite sieste pour Vincent, petite pause écriture de blog pour moi et on repart pour une Rando à 14h30.

Celle-ci est un peu moins fructueuse, mais ce n’est pas étonnant : la chaleur écrasante n’aide pas les animaux à sortir de leur sieste ! Et on sent Keller très préoccupé par un animal en particulier, le symbole du parc : le tapir. Ok on l’a vu faire la sieste, mais il veut absolument nous le montrer en mouvement. Pour nous, ce n’est pas une fin en soi mais apparemment on n’y échappera pas (et aucun groupe d’ailleurs, tous les guides sont sur le même diapason).

On continue notre périple entre jungle et forêt, finalement on verra des singes, des oiseaux, pas de quoi se plaindre. En fin d’après-midi, on attend le tapir sur la plage … rien. On retourne dans la forêt vers un spot que Keller sent bien et on croise deux autres touristes français dont le guide a le même objectif. On sent que Keller est respecté et chevronné, il renseigne souvent ses collègues, on est très bien tombés.

Il nous fait attendre pendant un long moment dans la forêt et revient tout content, il a trouvé un tapir ! Mais celui-ci reste allongé sans bouger. On prendra quand même quelques photos, mais on sent Keller déçu. La nuit ne va pas tarder à tomber, un dernier tour en quête de tapir actif et on refait un crochet par notre ami qui fait la sieste si jamais il se décidait, puis miracle, on le voit levé. Dernier espoir, on se fait discret car l’animal n’est pas rapide mais intelligent et hyper sensible, il sait comment nous esquiver. Mais Keller l’est encore plus, on récupère l’autre groupe et on court jusqu’à un point stratégique de nourriture du tapir où il ne pourra pas nous échapper.

J’avoue qu’à ce moment là, quand on le voit manger et se déplacer, c’est quand même magique. On comprend mieux l’engouement de Keller et on fond en regardant ce gros mammifère se régaler de son festin a quelques mètres de nous. On boucle nos dernières photos et vidéos puis on file vitesse grand V en passant par la piste d’atterrissage, si le guide n’est pas là avant 18h avec nous c’est la sanction assurée par les Rangers.

On arrivera right on time, on file à la douche puis à table. Et là, la bonne nouvelle annoncée par Keller: demain c’est départ 4h du matin. Youpi. Alors on fait notre package au mieux pour être prêts et dodo à 20h histoire d’être bien reposés avant le retour de 21km lui aussi.

Cauchemar : la pluie tombe toute la nuit. On se réveille et ce n’est pas fini: c’est parti pour un retour qui commence trempé et de nuit. Le bonheur. Peut être est-ce le prix à payer ? On croise une biche et un cayman dès le début histoire de nous mettre un peu de baume au cœur. Au bout d’une heure ça se calme pas mal. Pause petit-déjeuner à 6h et ça repart. La marée étant basse, les paysages changent, c’est toujours aussi beau! Le rythme est plus soutenu, Keller n’a pas sa lunette d’observation, c’est plus sportif. Mon portable rend l’âme en chemin, Keller nous fera donc une petite photo souvenir qu’il nous enverra par mail, sympa.

Après le checkpoint à l’entrée du parc, il nous reste 3km et on est à bon port. Dernière rivière à passer en mode Indiana Jones et on aperçoit notre fidèle Jimny qui nous attend au loin. Quelle aventure !

On ramène Keller a Puerto Jimenez et on passe par le bureau de Surcos tour (organisateurs du trek que l’on vous recommande fortement) pour récupérer nos bagages. On y verra le big boss qu’on avait croisé au campement, c’est l’occasion de discuter un peu avec lui. Il nous remet notre photo souvenir de Keller version papier, belle surprise ! Il nous conseillera d’ailleurs pour notre hébergement à San Gerardo de Dota chez Miriam, encore une belle rencontre à venir.

On file se rassasier dans un soda, je me fais enfin enlever les points du genoux une peu par hasard dans une officine de médecin catholique en mission (très étrange d’ailleurs comme moment) et on décolle pour Uvita et le parc national Marino Ballena sur la côte pacifique.


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