Après nos retrouvailles avec Sophie et Leon à Santa Marta, on a fait ensemble le trek de la Ciudad Perdida, au nord de la Colombie, en 4 jours, avec l’agence Expotur.
Ce matin, ça pique. Pas étonnant vu la soirée de la veille… Mais ça nous fait bien rigoler, et on espère pouvoir se reposer pendant les 2 heures de route qui séparent Santa Marta du début du trek. Pour les 50 premières minutes, ça va. Pour la suite, un peu moins : on entame une route praticable uniquement en 4×4, et au bout de 5 minutes notre bus tout-terrain nous lâche. Heureusement ils ont l’air réactifs chez Expotur, et 15 minutes plus tard nous voici avec de nouveaux véhicules. Moins fun et confortables, mais on arrivera au moins à destination !
Compactés a l’arrière d’un 4×4, nous faisons donc connaissance avec Jenny, Jessy, Amber, Ailsa et Ben. Le groupe a l’air sympa, c’est une première bonne nouvelle. Nous nous retrouverons tous pour manger, au point de départ du trek. Notre belle brochette de 13 randonneurs et 3 guides portera le nom de « Latinos » pour les 4 prochains jours ! C’est donc le ventre rempli et plein d’entrain que nous nous mettons en route. On voit des groupes terminant le trek, tous dégoulinants de sueur, mais on ne fait pas le rapprochement, et pourtant… La première après-midi, on nous l’annonce direct, c’est montée sèche jusqu’au campement. Au vu de la soirée de la veille, autant vous dire qu’elle a été rude. Le stop « jus d’orange frais » fait le plus grand bien et nous remet d’aplomb pour reprendre notre progression dans la jungle. On croise quelques motos qui peuvent encore passer jusqu’ici, et les mules qui montent ou descendent les vivres (et quelques êtres humains exténués). La pause suivante sera fraîcheur, avec un bout de pastèque qui nous motive tous à arriver au bout ! Premier campement, avec de vrais lits à moustiquaires, un petit pont suspendu et même une rivière avec piscine naturelle pour faire trempette. Malheureusement avec l’histoire du bus qui flanche, nous arriverons plus tard que prévu et la nuit commence à tomber. Vincent va plonger, pour ma part je renonce et je file à la douche, salvatrice. D’ailleurs, on ne s’y attendait pas, et c’est un luxe pendant un trek de 4 jours! Tout le monde est crevé, après le repas on file au lit, demain c’est debout 5h…
C’est reparti pour une nouvelle journée, la plus dense. La mauvaise nouvelle, c’est qu’aucune de nos affaires n’a décidé de sècher, à cause de l’humidité. C’est là qu’on se rend compte que 2 équipes s’affrontent : ceux qui ont un sac léger mais qui remettent leur affaires trempées, et les autres qui galèrent mais qui ont au moins la chance de se changer… On fait partie de la 2ème.
Nous revoici en route, et les phases de montées et descentes nous mettent bien en jambe. On est au cœur de la jungle cette fois-ci, la végétation est dense et l’humidité bien présente. Nous passons par des villages Kogui, qui sont les populations indigènes de la région. Habillés avec une tunique blanche en coton et les cheveux longs, nous distinguons les filles des garçons de par leurs colliers de perles colorés. Ils cultivent toujours les terres dans ces zones de la Sierra, et le tourisme leur permet également de subsister. Mais nous voyons bien que nous ne leur plaisons pas trop, il est même difficile de faire décrocher un sourire aux enfants ! Auparavant, les terres étaient des champs illégaux de marijuana, puis de coca, mais d’après les guides ils ont été décimés par la police depuis les années 70. Nous nous arrêtons dans un campement pour manger et nous baigner, ce sera aussi le camp où nous passerons notre dernière nuit au retour. Puis c’est parti pour la montée de la mort.
Arrivés au campement, on est récompensés par un petit goûter des champions. Tout le monde est cuit, on attend avec impatience le repas pour ensuite aller se coucher. On arrivera quand même à jouer aux cartes avec Sophie et Léon jusqu’à 21h, quelle folie ! Le lendemain, c’est le jour J : nous allons enfin voir la Ciudad Perdida ! Plus qu’une rivière à traverser et une petite heure pour monter 1200 marches, et nous voici à destination.
La Ciudad Perdida à été érigée en l’an 800 environ, et à été occupée à peu près jusqu’en 1500. Les populations ayant vu débarquer les colons, se sont enfuies encore plus dans les terres et ont quand même été fortement touchées par les maladies, apportées par les espagnols à cette époque. Lorsque la citée a été découverte, elle fut pillée par les bandidos qui découvrirent des quantités d’or et de pierres précieuses incroyables. S’en suivirent des tueries pour récupérer les butins des uns et des autres, jusqu’à ce que cela arrive aux oreilles des archéologues et de l’état, qui finirent par protéger la zone et remettre la partie principale sur pieds, ouverte à la visite. Toujours aussi difficile d’accès, il faut donc emprunter ce trek (ou venir en hélicoptère) pour la découvrir.
Nous avons de la chance, aujourd’hui le soleil est de la partie pour nous offrir les plus belles photos. Il faut dire qu’on les a bien méritées. Nos guides nous donnent plein de détails, la visite est intéressante, on fait de chouettes photos de groupe et nous repartons ensuite au campement pour déjeuner.
L’après-midi, nous entamons le retour, et nous retournons au campement où nous avions mangé la veille. Le chemin est plutôt tranquille, surtout sur la fin, tout le monde papote ! Arrivés au campement de bonne heure, on file au Rio se rafraîchir un peu. Les jambes nous en remercient ! On reprend notre petite routine de la veille, goûter, tchatche, repas, jeu de cartes et gros dodo.
C’est reparti pour le dernier jour, on le sent dans les mollets mais c’est l’ultime ligne droite alors on donne tout. La journée ensoleillée est bienvenue, nous avons de belles vues que nous avions ratées à l’aller. Arrivés au premier campement sur le coup des 11h, on dit au revoir à ceux qui ont choisit de faire le trek en 5 jours, on se ravitaille et on repart de bon train sous un soleil de plomb.
2h de marche plus tard, nous voici enfin arrivés ! On est fiers de nous, on s’offre une petite douche salvatrice et une bière des champions pour le repas. Ensuite c’est parti pour Minca, à 6 dans un taxi douteux (5 + le chauffeur). Il y laissera d’ailleurs ses amortisseurs en nous amenant jusqu’à notre hôtel. Maintenant, place à la détente, la nature et un bon lave-linge à Minca !
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J’adore, j’ai l’impression d’être au milieu d’un épisode d’Indiana Jones !
Merci pour ce texte ! Sacré balade !!! Bisous !